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Libération

Le retour du cauchemar des années 90

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Syndicats et institutions s'alarment de la baisse de postes proposés aux cadres.
publié le 28 avril 2003 à 23h02

Une France à 10 % de chômeurs d'ici à la fin de l'année ? Le spectre du chômage de masse recommence à hanter les syndicats, les institutions publiques et les associations de chômeurs. Depuis vingt et un mois, les statistiques françaises se dégradent à grande vitesse. En février, le taux de chômage atteignait 9,2 % de la population active, concernant plus de 2,7 millions de Français. Les prochains chiffres, cette semaine, ne devraient pas montrer d'embellie. Conjuguée à une précarisation des postes proposés, à un retour du chômage de longue durée et à des difficultés pour les jeunes de trouver un emploi dès leur arrivée sur le marché du travail, la morosité progresse. «Dans les facs, on ne parle plus que du retour des stages non rémunérés en entreprise, confirme Jean-Baptiste Mougel, le président de la Fage, qui regroupe des associations étudiantes. Pendant deux ou trois ans, on pouvait espérer un contrat à la fin de son année universitaire dans certaines filières. C'est terminé.» Cependant, «on n'est pas revenu à la situation de 1993, poursuit la Fage. A l'époque, les jeunes rallongeaient leurs études pour éviter le marché du travail. Mais de tels comportements peuvent revenir vite».

Des stratégies d'évitement impossibles pour ceux qui sont déjà sur le marché du travail. Les cadres sont particulièrement touchés depuis quelques mois : 43 % de chômage en plus dans cette catégorie en deux ans, selon la CGC. «La consommation ne repart pas, la croissance est atone, les gens recomm