Un vendredi matin de février, permanence de Damien Meslot, député (UMP) de la 1re circonscription du Territoire de Belfort. Le surendettement, il connaît. Il y consacre le plus clair de son temps lorsqu'il reçoit ses administrés.

Procuration. D'un vieux sachet en plastique, Maurice (1) extirpe tous ses papiers. Des dizaines de lettres : «J'ai été malade, j'ai des dettes à payer, il faut que je rembourse 814 euros, je ne peux pas...» Maurice, 43 ans, dit aussi qu'il touche le chômage ­ «environ 6 000 francs» ­, ajoute qu'il est sous curatelle. «Mais ma curatelle ne fait rien.» Maintenant, il fouille dans ses papiers à la recherche de la facture de l'organisme de crédit, en vain. «Vous permettez ?» Le député cherche à son tour, remarque : «Vous n'avez pas payé votre redevance télé, non plus !» La facture de Logissim reste introuvable : «Quand vous l'aurez, revenez me voir. On verra ce qu'on peut faire.» En attendant, Maurice signe une procuration à Damien Meslot : pour s'inscrire sur les listes électorales de Belfort.

Au suivant. Surendettement encore. Une heure, et c'est déjà le cinquième cas. Martine, 47 ans, est endettée «depuis 1992». Chaque mois, elle paye 15 euros à trois organismes de crédit différents. Le député : «Vous devez payer encore pendant combien de temps ?» Martine soupire : «J'en ai pour toujours ! Je dois encore 16 000 euros...» Son mari vient de mourir, mais elle ne touchera sa pension qu'à 55 ans : «En attendant, je n'aurai que le RMI...» Pour aller voir l'é