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Libération
Interview

«Les facteurs se sentent traités en subalternes.»

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publié le 30 avril 2003 à 23h04

Deuxième jour de grève des facteurs à Paris et léger fléchissement de la mobilisation. Hier, cependant, une nouvelle manifestation s'est déroulée devant le siège de La Poste après un départ du bureau du VIe arrondissement à l'origine du mouvement. La grève, à l'appel des syndicats CGT, SUD, FO, CFDT et CFTC, vise à dénoncer la menace de mise en place d'une tournée unique de distribution du courrier, au lieu de deux actuellement à Paris. Ce matin, de nouvelles assemblées générales devraient décider de l'issue du mouvement. Certains grévistes souhaitent la poursuite du mouvement jusqu'à la grande manifestation prévue le 13 mai pour la défense des retraites. Au-delà de la question de la tournée unique, les facteurs parisiens craignent un affaiblissement du service public postal par l'instauration de différences de traitement entre les entreprises et les particuliers. Une angoisse que Marie Cartier, sociologue, met à jour dans son livre, les Facteurs et leurs tournées (La Découverte). Elle décrit un service public au quotidien et ses transformations.

Aujourd'hui on assiste à une déstabilisation du métier de facteur, pourquoi ?

Depuis la réforme des PTT en 1991, les transformations du métier de facteur s'accélèrent. L'introduction de la notation des agents, par exemple, a modifié le rapport au travail. Avant, les facteurs progressaient à l'ancienneté. Aujourd'hui, ils sont notés par leurs chefs lors d'un entretien annuel. Et la hiérarchie fait peser des contraintes de plus en plus