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Libération

«Prime valise», le chèque au lieu du suivi

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Nombre d'entreprises négligent les cellules de reclassement.
publié le 30 avril 2003 à 23h04

Quinze mille euros pour les salariés de Metaleurop, 7 600 euros pour les salariés de Moulinex, des incitations financières très avantageuses chez Pechiney... A défaut de réussir à arracher un «bon» plan social qui mette l'accent sur les reclassements, de plus en plus de salariés aidés de syndicalistes se battent pour obtenir des primes lors de la fermeture de leur usine. Quand les directions ne mettent pas directement en place de telles incitations financières pour faciliter les départs (comme chez HP). Pourtant, aussi tentante soit-elle, à long terme, une prime peut vite se révéler être un piège pour les salariés qui l'acceptent.

«Tirer un trait». «La "prime valise", c'est un moyen pour les entreprises de tirer un trait sur une usine en payant même cher, explique un spécialiste des reclassements. C'est une solution qui permet de tourner la page rapidement. Alors que mettre en place une vraie cellule de reconversion oblige à rester sur le site et suppose que l'employeur se préoccupe de ses salariés même une fois licenciés.» Sans compter que les syndicats demandent des résultats comme chez LU à Calais ou à Evry.

Pour les salariés, le chèque permet de solder une partie de leur vie au travail. Si elle rapporte financièrement, la prime coûte cher socialement. «Généralement on ne voit plus les gens revenir aux réunions pour faire le point, explique un syndicaliste de chez Moulinex. Ils s'enferment chez eux, pensant être à l'abri financièrement pendant un temps. Mais l'argent est vi