Menu
Libération

A Tokyo, le financier Mori s'offre un donjon de 270 mètres

Article réservé aux abonnés
Le milliardaire japonais rêve de redessiner la capitale.
publié le 2 mai 2003 à 22h50

Tokyo de notre correspondant

Ses 90 immeubles ne lui suffisaient pas. Le flamboyant milliardaire voulait un gratte-ciel à son nom. Après quatre ans de chantier et la constitution d'un holding de trente sociétés fait de participations croisées, Minoru Mori, 68 ans, patron de Mori Building Co., a donné naissance au Roppongi Hills. Un luxueux complexe de douze hectares au coeur de Tokyo, équipé de 156 kilomètres de fibres optiques, où 100 000 personnes vont vivre ou travailler.

Inaugurée en fanfare la semaine passée, la Mori Tower, un massif tube d'acier antisismique de 270 mètres, offre une vue inégalée sur la mégalopole japonaise aux 12 millions d'habitants. 54 étages de design futuriste, 330 000 m2 de bureaux, un musée privé au sommet... pour un coût total de 500 milliards de yens (4,2 milliards d'euros), sans aucun financement de l'Etat. Une rare débauche de moyens pour le plus grand chantier de redéploiement urbain à Tokyo depuis vingt ans.

Appartements luxueux. Ce projet est d'autant plus surprenant que certains observateurs évoquent la menace d'un nouveau krach immobilier dans un pays où la croissance économique est en panne depuis presque dix ans. Mais la tour Mori semble ignorer ces oiseaux de mauvais augure. Ses 840 luxueux appartements (de 43 à 106 m2) ont été acquis à des montants exorbitants par 500 particuliers et sociétés (surtout étrangères). Les loyers varient entre 4 100 et 8 500 euros. Comme aux plus belles heures des années 80, l'immobilier flambe toujours à To