Ministre grec de l'Economie et des Finances, Nicos Christodoulakis préside jusqu'en juin le conseil Ecofin. «La dernière fois que j'ai donné une interview à Libération, s'amuse-t-il, c'était lors de la chute de la dictature. Jamais je n'aurais imaginé alors que je retrouverais Libération dans de telles conditions.»
Comment percevez-vous la situation économique de l'Union ?
Le pire est derrière nous. Je crois que cette année la situation économique va s'améliorer : les incertitudes géopolitiques vont être levées avec la fin de la guerre en Irak. Et cela même s'il reste encore, il est vrai, l'enjeu énorme de la reconstruction économique et institutionnelle de l'Irak. Les marchés financiers vont pouvoir retrouver de la visibilité. Quant au risque japonais, il s'estompe, ce pays étant malgré tout ce qu'on dit dans une phase de réformes structurelles profondes. La crise argentine n'a pas eu l'effet de contagion que nous avons tous redouté. Enfin, l'UE se rend de plus en plus compte qu'elle doit promouvoir les réformes structurelles en libéralisant ses marchés. Ainsi partout en Europe les marchés du travail s'assouplissent. Ces réformes permettront une meilleure croissance. De plus, l'élargissement de 15 à 25 pays est un facteur de croissance qui va profiter aux Quinze, et pas seulement aux dix pays entrant.
C'est une vision bien optimiste, au moment où l'Allemagne frôle la récession...
L'Allemagne est arrivée au bout d'un cycle. Elle s'est engagée dans des réformes structurelles,