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Libération

Le «boom» se fait attendre aux Etats-Unis

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Le chômage est monté à 6% en avril.
publié le 6 mai 2003 à 22h53

New York de notre correspondant

Depuis deux semaines, George W. Bush n'a qu'un seul message : l'Amérique a renversé Saddam Hussein et peut désormais retrouver sa bonne santé économique. Il l'a dit jeudi sur le pont du porte-avions USS Abraham Lincoln, il l'a répété hier à Little Rock, Arkansas, la ville qui a longtemps servi de résidence à son prédécesseur Bill Clinton, qui fut gouverneur de l'Etat.

Toutefois, malgré l'enthousiasme très préélectoral du locataire de la Maison Blanche, le «boom» tant pronostiqué en cas de victoire rapide et sans bavure en Irak tarde à se matérialiser. La poussée du chômage à 6 % pour avril, annoncée la semaine dernière, n'a fait que confirmer la fiche de santé plus que maussade de l'économie américaine. Dans le seul secteur industriel, plus de 95 000 emplois ont été perdus aux Etats-Unis le mois dernier, sur un total de 2,2 millions d'emplois disparus au cours des trente-trois derniers mois.

Pour la plupart des analystes, le problème est simple : même si la guerre en Irak a été un indéniable succès, les Etats-Unis se retrouvent confrontés aux problèmes qui étaient les siens avant l'offensive contre Saddam Hussein. A savoir une économie sous perfusion depuis le 11 septembre, avec une croissance timide, une confiance des ménages variable et un dollar toujours faible.

Aujourd'hui, par exemple, la banque d'affaires Merrill Lynch estime que la croissance ne dépassera pas les 2 % pour le deuxième trimestre 2003 et certains commencent à remettre en cause