New York de notre correspondant
A Wall Street, on appelle ça le «rendez-vous d'Omaha». Cette année encore, ils étaient plus de quinze mille actionnaires à se déplacer ce week-end dans la ville du Nebraska pour ne rien perdre du grand show de Warren Buffett, le milliardaire américain vénéré par le monde des petits porteurs. Pour l'assemblée générale de son fonds d'investissement, Berkshire Hathaway, Buffett, 72 ans, deuxième fortune au monde derrière Bill Gates, n'a pas déçu. Tout d'abord, sous ses airs de faux modeste, il a annoncé que son groupe avait dégagé le meilleur profit de son histoire, soit 1,7 milliard de dollars pour le premier trimestre 2003. Ensuite, comme à son habitude, il s'en est pris aux grands patrons qui empochent «de trop gros salaires» et a dénoncé les plans de baisse d'impôts de l'administration Bush, «qui ne profitent qu'aux riches».
«Pas de prévisions». Mais quel est donc le secret de Warren Buffett ? En cinquante ans à dominer la finance américaine sans jamais avoir mis un pied à Wall Street, cet homme, qui vit modestement dans le Nebraska, s'est forgé la réputation du «gourou plein de bon sens», du «vieux sage qui sait toujours dégager des profits». Lui entretient sa légende en répétant à qui veut bien l'entendre qu'«il ne veut pas faire de prévisions» et se contente de recommander des «placements sûrs». La bonne santé de son fonds d'investissement tient avant tout à la diversité de ses placements, assure-t-il chaque année. Et, cette fois encore, dev