«Les femmes à la porte !», hurle un petit porteur à l'actionnaire-salariée qui vient de prendre la parole à l'assemblée générale de TotalFinaElf. La dame n'en finit pas de critiquer la gestion de Thierry Desmarest, le PDG du groupe pétrolier. «Venez-en à votre question, madame», lui intime-t-il. Cette représentante d'une association de salariés-actionnaires ne se démonte pas : «Comme ses dirigeants, les milliers d'employés du groupe qui participent à la réalisation de ses bons résultats devraient pouvoir bénéficier des programmes de distribution d'actions.» Une autre dénonce, sous les huées de la salle, la «position ambiguë» de Total face à la nouvelle situation au Moyen-Orient, l'engagement insuffisant du groupe sur le développement durable, le poids des fonds de pension anglo-saxons dans le capital du groupe... Ce coup-ci, le PDG s'énerve : «Vous n'avez plus la parole, laissez-moi répondre.» Desmarest, qui n'a pas oublié les AG pourries des deux dernières années (après l'Erika et l'explosion d'AZF), la joue pète-sec : «Ce que vous racontez relève de la science-fiction, et sachez que l'actionnariat de Total (qui a retrouvé son nom d'origine à l'occasion de cette AG, ndlr) est détenu à 80 % par des Européens.» Même ton expéditif sur l'affaire birmane, ce chantier de construction d'un gazoduc pour lequel Total est accusé d'avoir eu recours au travail forcé dans les années 90. «Pourquoi, contrairement à d'autres groupes industriels, Total reste dans des pays aux régimes dictat
Desmarest au quart de tour
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publié le 7 mai 2003 à 22h54