Berlin de notre correspondante
Pendant que le chancelier Schröder et les syndicats se querellent au sujet des réformes du marché du travail, le chômage continue de progresser en Allemagne. En avril, 4,495 millions de personnes ont pointé au chômage, soit près d'un demi-million de plus que l'année précédente. Le taux de chômage d'avril (10,8 %) est à son niveau le plus élevé depuis la réunification. Ces mauvais résultats sont d'autant plus dramatiques qu'ils vont alourdir l'ardoise de l'ANPE allemande de 7,5 milliards d'euros. Histoire de noircir un peu plus le tableau, l'office allemand des statistiques a annoncé hier que le nombre d'entreprises en faillite était en augmentation de 19,2 % en janvier. Si la tendance se poursuit, plus de 40 000 entreprises risquent de déposer leur bilan cette année, mettant ainsi en péril 58 000 emplois.
Attaques. Comment sortir de cette spirale infernale ? Gerhard Schröder pensait avoir apporté sa réponse en présentant, à la mi-mars, son programme de réforme pour les dix prochaines années. Mais depuis trois semaines, le fameux «agenda 2010» fait l'objet de sévères attaques, notamment de la part de l'aile gauche du Parti social-démocrate (SPD) et des syndicats.
Il faut dire que le gouvernement a sorti l'artillerie lourde : réduction de la durée de perception des indemnités chômage, assouplissement des conditions de licenciements dans les entreprises de moins de cinq salariés, coupes dans le système d'assurance maladie et retraite repoussée de 65