Londres de notre correspondant
Etre ou ne pas être dans l'euro ? Tony Blair promet d'aborder enfin la question explosive qu'il élude depuis son arrivée au pouvoir. Son gouvernement doit annoncer, avant le 7 juin, si les conditions d'une entrée de la Grande-Bretagne dans l'Union monétaire sont réunies. Mais sa réponse, fondée sur les cinq tests économiques qu'il s'est fixés, pourrait bien être mitigée, sinon négative.
En principe, c'est au Trésor qu'il appartient de dire si le royaume peut ou non sauter le pas. Depuis plus d'un an, ses experts examinent donc cinq critères. La monnaie unique va-t-elle favoriser l'emploi, la croissance, l'investissement et la City ? Y a-t-il convergence entre l'économie de la Grande-Bretagne et celle de ses voisins ? Le système est-il suffisamment flexible pour absorber des chocs ? Des déclarations récentes laissent présager un «non, mais», au moins jusqu'aux élections de 2006. Certains dirigeants estiment le moment mal choisi et invoquent la singularité d'une Grande-Bretagne qui connaît une croissance plus rapide, des taux d'intérêt plus bas et une meilleure situation de l'emploi que ses voisins. «Ce n'est pas facile de vendre l'euro quand l'Allemagne et la France totalisent 7,5 millions de chômeurs», soulignait hier Denis MacShane, le ministre des Affaires européennes.
Déficit. Le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, qui ne cache pas ses réserves à l'égard de l'euro, reprochait récemment le manque de «flexibilité des marchés du travail, des