Vechta envoyée spéciale
Wolfgang Heuser montre du menton une petite cachette sous la table. C'est là qu'il a rangé son tapis de sol. «Je ne veux pas que mes visiteurs le voient, explique-t-il. On s'est assez moqué de nous comme cela.» Tous les jours après le déjeuner, Wolfgang décroche le téléphone de son bureau, ferme la porte, déroule son tapis et dort vingt minutes. Wolfgang est ingénieur en urbanisme, employé à la mairie de Vechta, une charmante bourgade de 30 000 habitants tout ce qu'il y a de plus rurale, située en Basse-Saxe, au nord de l'Allemagne. «Non seulement les fonctionnaires ne foutent rien mais en plus on leur fait cadeau de vingt minutes pour roupiller» : c'est ainsi qu'en gros certains médias allemands ont rendu compte du projet de la ville de Vechta. Helmut Gels, le directeur de la mairie dont les fonctions sont aussi importantes que celle du maire chrétien-démocrate de la ville, car c'est lui qui tient les finances , avait pourtant pris toutes les précautions d'usage. Plutôt que de baptiser son projet «sieste», «siesta» ou «petit somme», Helmut Gels a choisi le très chic powernapping (nap signifiant sieste en anglais). Le pouvoir de la sieste...
Antonius Heckmann, le patron de l'AOK (une des grandes caisses d'assurance maladie allemandes) en était lui-même persuadé. De nombreuses études, dont la dernière en date réalisée par l'Institut du travail et de l'organisation de Stuttgart, montrent à quel point la sieste a des effets sur la santé physique et les