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«Ce n'est pas le Pacte de stabilité qui est en crise, c'est l'Allemagne»

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A Bruxelles, la Commission salue malgré tout les efforts de réformes structurelles.
publié le 13 mai 2003 à 22h59

Bruxelles (UE) de notre correspondant

L'Allemagne a-t-elle donné le coup de grâce au Pacte de stabilité et de croissance en reportant sine die l'équilibre de ses comptes publics ? «Nous n'y arriverons pas en 2006, à moins qu'un miracle économique ne se produise», a reconnu, dans un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel paru hier, Hans Eichel, le ministre des Finances. Et, pour faire bonne mesure, il a officiellement admis dans la foulée que la ligne rouge des 3 % de déficit public (par rapport au PIB) sera, pour la seconde année consécutive, franchie en 2003.

«Confirmé». A Bruxelles, on n'est nullement surpris par ces déclarations : «Ce n'est pas le Pacte qui est en crise, c'est l'Allemagne», dit-on à la Commission. «On savait déjà que Berlin dépasserait le seuil de 3 % de déficit public en 2003. Hans Eichel l'a simplement confirmé», explique à Libération Gerassimos Thomas, le porte-parole de Pedro Solbes, commissaire chargé des affaires économiques et monétaires. De fait, la Commission estimait déjà, au début de l'année, que l'Allemagne ne rentrerait pas tout de suite dans les clous et qu'elle ne respecterait pas son engagement de parvenir à une «situation proche de l'équilibre» en 2006 comme elle s'y était engagée. «Ce qui compte, c'est la réduction du déficit structurel, c'est-à-dire corrigé des variations conjoncturelles, et non le déficit nominal», poursuit le porte-parole. La Commission estime, effectivement, qu'il faut tenir compte des effets du ralentissement de la cr