Washington
de notre correspondant
Il y a quelques semaines, à Eugene, dans l'Oregon, une école publique à court d'argent s'est résolue à se séparer d'un professeur de maths qui assurait pour les enfants une heure de leçon par jour. Des parents se sont mo bilisés pour chercher les 14 000 dollars qui permettraient de le retenir. Faute d'y parvenir, une cinquantaine d'entre eux ont vendu le mois dernier leur plasma sanguin. Le 13 avril, ils faisaient la queue dans un centre médical.
MoveOn.org, une des organisations anti- Bush les plus actives, a aussitôt vu tout le bénéfice qu'on pouvait tirer de cette affaire. Elle a concocté un spot télé reconstituant l'épisode avec des acteurs. Commentaire en voix off: «Les baisses d'impôts de George Bush pour les riches signifient moins d'argent pour l'éducation. Alors [ces Américains] doivent vendre leur sang pour financer l'école de leurs enfants [...] Est-ce là l'Amérique dans laquelle nous voulons vivre?» Le spot a scandalisé les conservateurs américains. A Phoenix, en Arizona, une télévision, le jugeant «de mauvais goût», a d'abord refusé de le diffuser, avant de se raviser...
Campagne. L'affaire reflète les passions qui agitent la classe politique au moment où le plan de baisses d'impôts proposé par Bush est, depuis hier, en discussion au Sénat. A lire les sondages, les Américains ne partagent pas du tout les convictions économiques de leur président. Selon le dernier en date, publié hier par le New York Times, 58% d'entre eux estiment q