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Interview

«La plus longue récession allemande d'après-guerre»

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publié le 16 mai 2003 à 23h01

Il y a récession et récession. Officiellement, elle revient en Europe. Avec deux trimestres consécutifs de croissance négative, l'Allemagne (pour la deuxième fois en moins de deux ans) et les Pays-Bas remplissent le critère habituellement retenu. En Allemagne, le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté au premier trimestre de 0,2 %, selon les chiffres publiés hier par l'Office fédéral des statistiques, après une baisse de 0,03 % au dernier trimestre 2002. Même chose pour les Pays-Bas avec une croissance négative de 0,2 % fin 2002 et de 0,3 % début 2003. Mais, pour Emmanuel Ferry, économiste à la société de Bourse Exane, spécialiste de la zone euro, l'Allemagne est véritablement en récession depuis 2001.

Pour vous, la récession allemande n'est pas une nouveauté...

La définition technique de la récession est trop sommaire, trop incomplète. L'Allemagne flirte avec une croissance nulle depuis huit trimestres. En réalité, elle est en récession depuis le deuxième trimestre 2001 et c'est sa plus longue période depuis l'après-guerre. Cette situation résulte de la rencontre des problèmes structurels que le pays connaît depuis le début des années 1990 avec la conjoncture internationale. Avec une économie essentiellement industrielle, l'Allemagne est en première ligne lorsque celle-ci se retourne.

Est-ce la raison pour laquelle elle résiste moins bien que la France ?

En partie. A l'inverse de l'Allemagne, l'économie française s'est fortement tournée vers les services dans les années 1