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Libération

Le voile islamique gène l'entreprise

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Téléperformance a fait appel après la réintégration de sa salariée.
publié le 16 mai 2003 à 23h01

Hier, devant la cour d'appel de Paris, Dallila Tahri avait accordé la couleur de son voile à ses baskets Puma dernier cri. Un léger tissu bleu clair recouvrait le voile blanc plus épais enserrant tête, oreilles et cheveux. C'est à cause de ce voile islamique qu'elle a été licenciée en juin 2002. La jeune femme travaillait comme télé-enquêtrice dans un grand groupe de marketing téléphonique, Téléperformance. En décembre, les prud'hommes ont estimé qu'elle était victime de discrimination (lire encadré) et ordonné sa réintégration dans l'entreprise, chose extrêmement rare (Libération du 4 et 18 décembre 2002).

«Bonnet». Depuis, elle est retournée travailler, voilée, comme elle avait été embauchée. Ses collègues l'ont bien accueillie, même félicitée ­ seul un l'a prise à parti. La direction, elle, s'est montrée froide, a respecté la décision de justice, mais n'a pas lâché prise. Voulant sans doute rester discrète sur un dossier qu'elle estime explosif, à un moment où enfle la polémique sur le foulard à l'école, elle n'a pas rendu publique sa procédure d'appel. Mais ce nouveau procès est d'importance. Les affaires de voile dans le milieu du travail sont rares. Toute nouvelle décision de justice dessinera les usages de demain.

Ce que posait hier, devant la cour d'appel de Paris, le cas de Dallila Tahri, jeune femme de 30 ans élevée dans une école catholique, ayant embrassé la religion musulmane ces dernières années et désireuse de travailler, c'est la question du foulard islamique e