C'est forcément mieux de l'annoncer tout seul, comme un grand. Hier, François-Henri Pinault, 41 ans et fils cadet de son milliardaire de père, a choisi de révéler dans une interview aux Echos qu'il accède au trône suprême de l'empire familial : la présidence du holding financier Artémis. En lieu et place de son papa. «J'assume désormais toutes les décisions relevant d'Artémis», déclare-t-il, en guise de prise de pouvoir, au quotidien économique.
Attendue, cette montée en grade du fiston vient terminer un long et minutieux parcours initiatique. Diplômé de HEC, François-Henri a fait toutes ses gammes dans le groupe familial. Il commence comme vendeur chez Pinault et Distribution (bois et matériaux) puis restructure les menuiseries du groupe. Ce seront les premiers (et les derniers) licenciements qu'il assumera personnellement. En 1997, il bascule à la présidence de la Fnac où il gardera un oeil sur tout le développement dans l'Internet. Grand fana d'informatique et de tous les gadgets high-tech, le fils Pinault était capable de passer des après-midi entiers à fouiner dans les allées du magasin de distribution Surcouf. Il aimait tellement ça qu'il a même décidé de racheter la chaîne spécialisée dans le matériel informatique.
Placé très tôt sous la coupe de feu Ambroise Roux, alors parrain du monde des affaires parisien, François-Henri a suivi scrupuleusement, pendant plusieurs années, des cours du soir sur les méandres et les réseaux du capitalisme français. A la mort d'Ambroise