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Libération

Lyonnais-Crédit agricole: en route pour le mariage

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Le Conseil d'Etat a donné son feu vert, sans condition.
publié le 17 mai 2003 à 23h02

Le Crédit Lyonnais et le Crédit agricole vont pouvoir entamer les préparatifs de leurs noces après cinq mois de fiançailles. Le Conseil d'Etat a en effet donné vendredi soir son feu vert «sans condition» à la fusion entre les deux grandes banques françaises, annulant purement et simplement les obligations qui avaient été requises par le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (CECEI) pour que ce grand mariage bancaire puisse avoir lieu. En mars dernier, le CECEI, présidé par Jean-Claude Trichet, avait exigé des deux établissements qu'ils cèdent 85 agences et gèlent leurs nouvelles implantations pendant deux ans... histoire de limiter les entraves à la concurrence du nouveau mastodonte (150 000 salariés, 20 millions de clients, 9 200 points de vente) face aux autres réseaux bancaires. Raté. Le gouverneur de la Banque de France est obligé de manger son chapeau.

Incompétent. Le Conseil d'Etat estime en effet que le CECEI n'a pas de compétence en matière de jugement du respect de la concurrence bancaire dans une opération de fusion de ce genre. Accusé dans le procès des comptes du Crédit Lyonnais, Jean-Claude Trichet se serait certainement passé d'un camouflet de cette espèce. Mais cette affaire montre surtout qu'en France il n'existe aucune autorité de la concurrence dans le secteur bancaire. Ce qui en l'espèce apparaît comme une aberration, compte tenu de l'ampleur et de l'étendue de cette activité qui se chiffre en dizaines de milliards d'euros.