«On peut être né au coeur de la France et réussir sous toutes les latitudes.» Sur fond jaune, un Bibendum tient le monde entre ses deux grosses pattes. Une pleine page de pub qui devrait continuer à s'afficher dans la presse et lors des forums de recrutement réservés aux étudiants durant tout 2003. Michelin, le manufacturier clermontois, a annoncé la semaine dernière le recrutement de 1 100 personnes, dont 500 ouvriers. Presque un anachronisme à l'heure où le chômage remonte, où l'industrie multiplie les plans sociaux. Mais Michelin embauche et le fait savoir. Le groupe cherche particulièrement des bac +2 spécialisés en qualité ou en conception produit, des salariés expérimentés pour ses ateliers, notamment clermontois. Et c'est là que le bât blesse. Depuis toujours, le fabricant de pneus souffre d'une image ringarde et paternaliste. «L'affaire» de 1999, quand le groupe avait annoncé 7 500 suppressions de postes en même temps que des bénéfices records, n'avait pas arrangé les choses. Résultat : durant la période de croissance (1997-2001), l'entreprise a eu encore plus de mal que les autres industriels à recruter. Le manufacturier a donc cherché à moderniser son image sans pour autant rompre avec son histoire. L'entreprise est un groupe familial géré par Edouard Michelin, descendant direct des inventeurs du pneu en caoutchouc. Sur les affiches, reste le Bibendum, qui continue de jouir d'une grande popularité. En revanche, l'ancrage historique à Clermont-Ferrand a été gommé. L
Dans la même rubrique