Genève de notre correspondant
C'est un coup dur pour les Verts, la gauche et les 37 associations écologistes qui espéraient qu'une majorité de Suisses allaient se prononcer ce week-end pour la mise hors service progressive d'ici à 2014 des cinq centrales nucléaires du pays, ou du moins reconduire le moratoire sur le nucléaire adopté en 1990. Mais la Suisse ne rejoindra pas l'Allemagne et la Belgique, deux pays qui ont déjà décidé (mais pas par référendum) de sortir du nucléaire. Avec une participation de 50%, les Suisses ont rejeté par référendum ces deux initiatives (67,4% contre l'arrêt du nucléaire d'ici à 2014 et 60,3% contre un nouveau moratoire).
«Gifle». Déçu, le président des Verts suisses, Patrice Mugny, met le doigt sur «l'incohérence» de ses compatriotes: «Si, demain, on proposait aux Suisses de construire une nouvelle centrale nucléaire ou de mettre des déchets nucléaires près de chez eux, ils refuseraient à une écrasante majorité. Mais, aujourd'hui, c'est la peur de manquer d'énergie et de voir une hausse des coûts se répercuter sur leur porte-monnaie qui a prévalu.» De fait, à la mémoire de l'accident de Tchernobyl en 1986 et des peurs qu'il avait suscitées, s'est substituée la crainte agitée par la droite de devoir «passer à la caisse» si ces initiatives étaient acceptées.
Le résultat de ce week-end est au contraire une divine surprise pour le gouvernement, les partis de droite et les milieux économiques. «C'est une énorme gifle pour la gauche», s'est félicité Ue