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Libération

Un G8 adepte de la méthode coué tandis que le Japon s'enfonce

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Le ministre de l'Economie a quitté le G8 en urgence pour voler au secours du 5e cartel bancaire nippon.
publié le 19 mai 2003 à 23h03

Tokyo de notre correspondant

Le retour dare-dare au Japon du ministre de l'Economie Masajuro Shiokawa, forcé d'écourter son séjour au G8 de Deauville, a ravivé les craintes d'une déflagration bancaire dans l'archipel. Certes, le docteur a fait son métier: voler au secours du malade. Le ministre est rentré précipitamment à Tokyo pour rejoindre la cellule de crise mise en place pour sauver le cartel bancaire Resona (le 5e du pays) d'une disparition que la presse japonaise annonçait pourtant depuis longtemps comme «inévitable».

On imagine l'impact qui aurait suivi l'annonce d'un énième naufrage bancaire. L'onde de choc consécutive à la faillite du courtier Yamaïchi, en 1997, et aux chutes successives d'importantes banques régionales hante encore les esprits. C'est au terme d'une folle course contre la montre que le gouvernement a réussi à éviter in extremis le scénario catastrophe. «Oui, mais à quel prix!», s'offusque-t-on à Tokyo.

Samedi matin, le gouverneur de la Banque du Japon, Toshihiko Fukui, est allé obtenir dans le bureau du Premier ministre Koizumi la recapitalisation du mégatrust bancaire, noyé dans un océan de créances irrécupérables. Comment ? Via l'injection massive d'argent public. Une somme (17,5 milliards de dollars) si élevée que le président de Resona, Yasuhisa Katsuta, a aussitôt démissionné.

«La décision du gouvernement est un moindre mal. C'était la seule possible pour éviter la chute de la banque», justifie Taro Aso, conseiller du gouvernement. Mais pour Hiroh