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Libération

L'amorce d'une prise de conscience européenne

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La rigidité du Pacte nuit aux investissements publics d'avenir.
publié le 20 mai 2003 à 23h04

Imagine-t-on un cycliste freiner en pleine montée pour prendre de la vitesse ? La réponse est forcément frappée au coin du bon sens. Mais les gouvernements de la zone euro ont cru possible le contraire. Par dogmatisme économique, ou simplement par «stupidité», comme l'avait déclaré en novembre dernier au Monde le président de la Commission européenne Romano Prodi, l'adoption du Pacte de stabilité en 1997 a mis fin aux questions posées depuis Keynes : quand l'économie va mal, l'Etat doit-il s'imposer plus de rigueur ? Ou au contraire, quand le chômage frappe, doit-il devenir plus dépensier pour relancer l'emploi ? Avec une Allemagne en récession, une France et une Italie sur le fil, les pays de la zone euro sont contraints de répondre. Et vite.

Marge. L'amendement au Pacte proposé hier par quatre pays répond donc, mais en partie seulement, à ceux qui critiquaient sa trop grande rigidité. «Les responsables politiques ont cru à tort que la réduction des déficits publics était forcément un signe de bonne santé, commente Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). Mais il faut investir dans l'éducation, la recherche et le développement, la santé, les technologies du futur...» Autant de dépenses qui doivent, selon les détracteurs du Pacte, favoriser la construction d'une société plus solidaire. «Or, le Pacte de stabilité, tel qu'il a été conçu, nous empêche de construire l'avenir.» En mars 2000 à Lisbonne, les Quinze s'étaient engag