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Libération

Chez PPR, le luxe finit par coûter cher

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Le groupe de Pinault peine à financer le rachat de Gucci.
publié le 23 mai 2003 à 23h07

Le monde des affaires, qui n'est pas peuplé que de pipelettes bienveillantes, raconte que Serge Weinberg, PDG de Pinault-Printemps-Redoute, n'était pas favorable au rachat de Gucci en mars 1999. Bien entendu, l'intéressé dément. Et affirme qu'il a toujours pensé que l'investissement dans le luxe était un prolongement naturel du développement de PPR. Ce n'est pas maintenant, alors que le groupe croule sous les dettes et que la place financière tout entière s'interroge sur la rentabilité de Gucci, que Weinberg dira le contraire. Face à l'assemblée générale des actionnaires, réunie hier à Paris, le président du directoire de PPR a une nouvelle fois justifié le virage vers le luxe. «Notre objectif, c'est le client particulier, dans le domaine de la distribution grand public (Fnac, Printemps, la Redoute, Conforama) et dans le luxe, a-t-il déclaré. Le profil de ce client affiche une consommation à rentabilité élevée.»

Physionomie. L'exercice de Weinberg n'était pas simple hier. Car entre l'AG de 2002 et celle de 2003, la physionomie du groupe spécialisé dans la distribution a radicalement changé. En un an, PPR a vendu toutes ses activités de distribution professionnelle : Guilbert, Facet, Finaref, Pinault-Bois-Matériaux. Reste Rexel, dont la cession est au programme. Résultat : 4,5 milliards d'euros qui entrent dans les caisses et allègent l'endettement, qui s'élevait à la fin 2002 à 4,9 milliards d'euros. Tout cela sera-t-il suffisant pour payer le rachat complet de Gucci (7,1 mil