En mars dernier, pendant la «fashion week» de Milan, les rédactrices de mode ne parlaient que de cela : l'hypothétique départ de Domenico De Sole et de Tom Ford, respectivement PDG et directeur artistique de Gucci. Une crise de management était-elle en préparation à la tête de la maison italienne ? Le tandem le plus glamour de la mode est en grand froid officiel avec ses employeurs, François Pinault et Serge Weinberg. Depuis longtemps déjà, De Sole et Ford agacent : ils exigent une autonomie totale. «Ils se considèrent comme des "entertainers" avec ce que cela comporte de besoin d'indépendance», justifiaient les dirigeants de PPR.

Mais aujourd'hui que le secteur du luxe se porte mal et que les marques phare, Gucci et Yves Saint Laurent, ne font pas ­ encore ? ­ un tabac auprès des consommatrices, même François Pinault perd patience. Lui qui fut le plus grand soutien de ces deux stars a manifesté son irritation dans le Wall Street Journal en février. Réaction immédiate de Tom Ford dans la presse américaine : «Si Pinault et Weinberg décidaient de s'impliquer davantage dans la gestion quotidienne du groupe, ce serait très triste pour moi car je n'assisterais pas à cela. Et je pense que ce serait la même chose pour Domenico.» De quoi parle-t-on ? Certainement pas d'argent, les contrats des deux hommes ­ qui viennent à échéance en mars 2004 ­ étant particulièrement bien nantis. Selon le Wall Street Journal, Tom Ford a déjà gagné 135 millions d'euros en exerçant une partie de ses s