Pernod-Ricard ne croit plus vraiment au «petit jaune». Au risque d'insulter les mânes de Marius et de Monsieur Brun, qui s'arsouillaient au vrai pastis marseillais en jouant aux cartes chez Pagnol, Patrick Ricard a désormais les yeux de Chimène pour l'anglo-saxon whisky. Le champion français de l'apéritif anisé ne jure désormais plus que par ses grandes marques de scotch, qu'il a rachetées au groupe canadien Seagram en décembre 2000. Que du bon, selon les amateurs : Chivas Regal, et Glenlivet pour le haut de gamme, Clan Campbell, Jameson, Wild Turkey pour le tout-venant, la maison contrôle toute la gamme du marché. Du coup, le whisky représente maintenant 39 % du chiffre d'affaires (en volume) des spiritueux de Pernod-Ricard, loin devant les alcools blancs (y compris le rhum Baccardi) qui pèsent tout de même 25 % des ventes, tandis que le pastis et les anisés ne valent plus que 18 % du total.
Avec 129 millions de caisses de whisky vendues par an, Pernod-Ricard peut se féliciter de voir le marché du scotch redémarrer à la hausse depuis trois ans. Ce qui lui donne des appétits : Patrick Ricard entend donner à sa marque Chivas, «blend» haut de gamme, un regain de «vitalité». L'an dernier, 2,8 millions de caisses de 9 litres de Chivas Regal ont été écoulées, a précisé le PDG qui a l'intention de porter ce chiffre à 4 millions de caisses d'ici cinq ans.
Et de préciser que cette marque chouchoutée se situe à la deuxième place des ventes de spiritueux en magasins hors taxe et à la pr