«Dans la culture Lagardère, on a coutume de garder soit les très très bons, soit les très très mauvais», ironise-t-on au siège de Lagardère à Paris. Jean-Louis Lisimachio, PDG de la filiale Hachette Livre, n'est semble-t-il ni l'un ni l'autre aux yeux d'Arnaud Lagardère, patron du groupe qui porte son nom, depuis la disparition brutale de son père en mars dernier.

Minimal. Vendredi, un communiqué minimal annonçait le débarquement de «Lisi» (son petit nom à l'intérieur de la maison) : «Arnaud Lagardère nomme Arnaud Nourry PDG d'Hachette Livre en remplacement de Jean-Louis Lisimachio. Constatant un désaccord stratégique persistant quant à l'évolution des activités Livre du Groupe Lagardère, Arnault Lagardère et Jean-Louis Lisimachio sont convenus de se séparer.» Chez Lagardère on souffle le froid après le chaud. Le 17 mars dernier, lors de la présentation des résultats annuels du groupe, Arnaud Lagardère avait fait l'éloge de Lisimachio, motivé par les résultats canons d'Hachette Livre. Hier, le patron félicité quittait le navire. Depuis le rachat de Vivendi Universal Publishing (VUP), Lagardère avait choisi de ne pas fusionner VUP et Hachette, mais de conserver deux entités indépendantes chapeautées par un holding.

Pilule. Une façon de faire passer la pilule de la concentration, dans un secteur ­ l'édition ­ où le nouvel ensemble contrôlerait près des deux tiers de la distribution. Une construction dont «Lisi» ne voulait pas entendre parler. «On ne fait pas boire un âne qui n'a