Sociologue de formation, Jean-Pierre Fourcat est vice-président de Cofremca-Sociovision, société de conseil et d'études de marché spécialisée dans l'analyse des comportements des consommateurs. Il explique le lien entre le Net et la nouvelle vigueur du marché de l'occasion.
Comment l'Internet contribue-t-il aux changements du marché de l'occasion ?
L'Internet n'a pas radicalement changé les règles de ce marché, qui existe depuis très longtemps, notamment dans certains secteurs comme la voiture. En revanche, l'explosion des ventes de biens d'occasion ou de produits neufs déstockés sur le Net révèle des «latences» sociologiques nouvelles. L'Internet joue un rôle de «facilitateur», de révélateur d'usages déjà à l'oeuvre dans la société de consommation.
Quels sont-ils ?
Le consommateur n'est plus forcément ce «destructeur final» bête et méchant en bout de chaîne comme il l'a longtemps été. Avec les sites de revente de biens d'occasion, notamment culturels, il peut devenir à son tour un vendeur. Il peut jouer à la marchande comme n'importe quel commerçant, sauf que sa boutique est 100 % immatérielle et se monte en quelques minutes. Le fait que les nouveaux supports culturels comme le CD, le DVD ou le jeu vidéo soient numériques et donc théoriquement inaltérables et inusables accélère ce mouvement. Peu m'importe en effet d'être le cinquième possesseur d'un DVD si ce dernier est toujours en bon état et que je peux l'acquérir à un prix défiant toute concurrence.
En quoi ce mouvement vers