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Libération

L'euro ne cesse de prendre le dollar de haut

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Vendredi, il a frôlé son niveau historique de 1,19 dollar.
publié le 24 mai 2003 à 23h08

Toujours plus haut. L'euro s'est à nouveau distingué sur le marché des changes en franchissant, vendredi matin, le seuil de 1,18 dollar avant de se replier. Pour la première fois depuis 1999, il dépasse ainsi son cours de lancement : 1,1747 dollar lors des premiers échanges, le 4 janvier 1999 (à Sydney, en Australie). Et frôle son plus haut niveau jamais atteint : 1,19 dollar, ce même 4 janvier. Depuis, l'euro n'a cessé de fluctuer face au dollar, dégoulinant (jusqu'à 0,8227 dollar), rebondissant, toujours instable. Aussi loin que possible du souhait émis par Wim Duisenberg, le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), dans une interview aux Echos, le 13 mars 2000 : «La stabilité de la monnaie m'importe plus qu'un niveau de parité donné.»

«Crucifixion». Soit trop fort, soit trop faible, tel semble être le destin de la monnaie unique. «Jamais contents», telle semble être l'attitude face au cours de l'euro des ministres et des chefs d'entreprise qui s'alarment aujourd'hui de sa remontée. Or, jusqu'en 2001, chacun n'avait de cesse de s'inquiéter de sa chute ou de sa faiblesse. La presse économique évoquait la «crucifixion» de la monnaie unique. «L'euro est fortement sous-évalué», déclarait Christian Noyer, vice-président de la BCE, en septembre 2000. Espérant convaincre les marchés, chefs d'Etat et banquiers centraux martelaient cette formule : «L'euro a une marge d'appréciation.» Certes, certains économistes soulignaient que la remontée du dollar favorisait les exporta