Menu
Libération
Portrait

«Je ne me serai jamais lassée»

Article réservé aux abonnés
publié le 26 mai 2003 à 23h08

Elle est symbole. Première femme française pilote de Concorde et, désormais, dernière. Dans les cockpits comme dans les journaux (Libération du 20 novembre 2001), la jolie blonde aux commandes du bel oiseau a fait jaser. «Secrétaire ? Traductrice ?», ont osé les plus maladroits. «Non, pilote», a-t-elle souri, patiente, pas spécialement militante. «Une pilote comme un autre.» Comme les autres, Béatrice Vialle a «choisi Concorde» au détriment d'autres possibilités d'avancement ­ en l'occurrence, refuser de passer commandant de bord pour continuer à progresser sur la liste de «séniorité» des copilotes. Comme les autres, elle a été «bouleversée» par l'annonce de Jean-Cyril Spinetta le 10 avril. «Les premiers jours, c'était atroce, même en vol. Maintenant, on essaie de positiver. Se dire qu'au moins on en a profité.» Elle pense à cet ami qui, lui aussi, avait renoncé au poste de commandant de bord. Il était inscrit au prochain stage pour devenir pilote de Concorde. «Maintenant, il sait qu'il ne le sera jamais.» Elle serait bien restée sur supersonique jusqu'en 2007. «Je n'aurais jamais réussi à me lasser.» A la place, elle sera probablement commandant de bord, elle est inscrite pour un stage sur Boeing 747-200. «Au moins nous, copilotes, il nous reste un échelon à gravir. C'est sans doute plus facile que pour les autres.» Encore un truc qu'elle se dit pour «positiver». «J'ai dévalisé la boutique Air France l'autre jour, raconte-t-elle gaillardement. J'ai acheté plein de pin's Con