Le sort d'Arianespace est aujourd'hui m?me entre les mains des quinze pays europŽens de l'Agence spatiale europŽenne (ESA). Celle-ci doit valider une nouvelle organisation et surtout se dŽcider ˆ signer l'un des plus gros ch?ques de son histoire au leader mondial des lanceurs. Plus d'un milliard d'euros rŽpartis en 550 millions pour relancer la nouvelle version 10 tonnes d'Ariane 5 ECA apr?s son accident du 11 dŽcembre, puis 314 millions d'euros pour installer dŽfinitivement et exploiter le lanceur russe Soyouz ˆ Kourou, et enfin 200 millions de subvention annuelle, entre 2005 et 2009, pour le site guyanais. Apr?s deux annŽes de pertes, Arianespace esp?re, ˆ ces conditions, pouvoir sauver son lanceur et retrouver l'Žquilibre financier cette annŽe. Jean-Yves Le Gall, 43 ans, directeur gŽnŽral d'Arianespace, rŽpond ˆ nos questions.
Comment Arianespace en est-elle arrivŽe lˆ ?
On traverse une crise terrible, comme on n'en a jamais connu. Trois crises se sont superposŽes. Une de marchŽ d'abord : le nombre de satellites commerciaux s'est effondrŽ avec la crise du secteur des tŽlŽcoms. De 25 satellites ˆ mettre en orbite en 2000, pour l'ensemble du marchŽ, on est passŽ ˆ dix cette annŽe. Une crise technique ensuite, avec l'Žchec du lancement de la nouvelle gŽnŽration d'Ariane 5 en dŽcembre. Et une crise d'organisation, o? la multiplication des niveaux de dŽcision a fait sortir Arianespace des prix du marchŽ.
Est-ce que cela veut dire que le mod?le d'Arianespace, qui fait cohabiter le