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Libération

Les syndicats européens en quête d'unité

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Sur fond de conflits sociaux, le Xe Congrès de la Confédération s'est ouvert hier à Prague.
publié le 27 mai 2003 à 23h09

Prague envoyé spécial

C'est le symbole de cette première journée du Xe Congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui s'est ouvert hier à Prague : le président de la CES, l'Autrichien Frantz Verzetnitsch, était absent. Impossible pour lui de se déplacer alors que son syndicat, le puissant ÖTV, s'affronte au gouvernement libéral de Vienne, au sujet de la réforme des retraites. Absent aussi, pour le même motif, François Chérèque, patron de la CFDT française. La France, l'Autriche mais aussi l'Italie, l'Allemagne, le Portugal et la Suède sont tous concernés par des mouvements de protestation d'ampleur nationale, dessinant, en apparence le tableau d'une force syndicale prête à en découdre.

Et pourtant... la CES, forte de 77 organisations syndicales réparties dans 35 pays du continent, semble comme prise par le doute.

Maigre bilan. Emilio Gabaglio, le secrétaire général de la CES, qui a axé pendant neuf ans son action sur la défense du modèle social européen, ne cache plus sa déception : «Il y a trop de gens dans le monde patronal et dans le monde politique qui, sous l'emprise des théories néoconservatrices, considèrent ce modèle comme dépassé.» Pour «Emilio», qui avait mis de grands espoirs dans la «stratégie de Lisbonne», élaborée par l'Union européenne en 1999 pour conduire l'Europe vers la «société de la connaissance» et le «plein emploi», le bilan est maigre : «Lisbonne est dans l'impasse.» La faute, déplore-t-il, «à l'inaction des autorités européennes», à la