L'ascension irrésistible de l'euro ne fait pas que des malheureux. Si les entreprises européennes qui vendent aux Etats-Unis sont pénalisées, les touristes en profitent.
Les perdants
Les entreprises européennes qui exportent. Le prix des produits vendus à l'étranger se renchérit en même temps que l'euro. Nombreuses sont les firmes qui en pâtissent : Volkswagen, Nokia, Michelin, Airbus, Air Liquide ou encore Saint-Gobain ont déclaré que leurs résultats du 1er trimestre étaient affectés. L'impact est d'autant plus fort que la part des exportations facturées en dollars dans leurs recettes est élevée. Danone, LVMH, PPR ou Sodexho sont ainsi frappés. La baisse du chiffre d'affaires des entreprises affecte directement la croissance européenne. Selon les prévisions de la Commission, une hausse de 10 % de l'euro enlève 0,4 % de croissance à l'Europe (dans le cas où la croissance est supérieure à 1,1 %).
Les vacanciers américains. Si le discours ambiant ne les a pas dissuadés de passer leurs vacances en Europe, les touristes américains risquent de trouver la note salée. Surtout ceux qui sont venus voici deux ans, quand l'euro tournait autour de 0,83 dollar. Entre-temps, leur pouvoir d'achat perd plus de 40 %.
Les gagnants
La Banque centrale européenne. La BCE jubile. Souvent, ses responsables avaient déploré la sous-évaluation de l'euro et souligné sa «marge d'appréciation». Le président de la BCE, Wim Duisenberg, juge que sa valeur actuelle «reflète mieux les fondamentaux» de l'économie