Le bermuda revient. Pas à la mode mais devant la chambre sociale de la Cour de cassation. Hier, la haute juridiction a tranché une bonne fois pour toutes deux ans d'une bataille juridique qui opposait un salarié de la Sagem à sa direction. Cédric Monribot, 29 ans à l'époque des faits, réclamait l'annulation de son licenciement pour avoir refusé de quitter son bermuda au travail. A la question «Peut-on licencier un salarié refusant de troquer son short long pour un pantalon ?» la Cour de cassation a répondu par l'affirmative, arguant que la liberté de se vêtir à sa guise sur son lieu de travail n'est pas une liberté fondamentale comme la liberté d'expression (lire ci-contre).
Canicule. L'«affaire du bermuda» remonte au 21 mai 2001. Ce jour-là, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), c'est la canicule. Cédric Monribot, agent technique des méthodes à l'usine du groupe électronique Sagem, vient travailler en bermuda. Qu'il recouvre sous son habituelle blouse de travail. Rien de bien subversif.
Mais la Sagem n'apprécie pas la décontraction vestimentaire de son salarié et le somme à plusieurs reprises, par oral et par écrit, de troquer son bermuda contre un pantalon long. Cédric Monribot refuse. En juin, il reçoit sa lettre de licenciement.
La Sagem accuse le salarié de discréditer sa hiérarchie et de nuire à l'image de l'entreprise ; de nombreux clients se rendant à l'usine. Cédric Monribot décide alors de traîner l'entreprise aux prud'hommes pour obtenir sa réintégration. Roun