L'actionnaire de France Télécom n'est pas un mauvais bougre. Mercredi soir, à l'assemblée générale qui se tenait au palais des Congrès à Paris, les petits porteurs ont sagement applaudi le PDG Thierry Breton après son exposé mitraillette une heure montre en main sur l'opérateur qu'il a remis sur les rails. Un an plus tôt, les mêmes avaient accueilli par une salve enthousiaste et bienveillante la prestation de l'ex-PDG, Michel Bon, fier capitaine d'un navire amiral en train de couler sous le poids de 70 milliards de dettes...
«Il est gentil, souriant, il parle bien», commente une actionnaire fidèle, en robe Nylon constellée de marguerites. La même avait trouvé Michel Bon mais elle fait mine de l'avoir oublié , «convaincant, et même poignant». Un autre, presque admiratif, ajoute : «Il aurait pu travailler au cirque Médrano. C'est un excellent prestidigitateur : à l'entendre, la dette s'est volatilisée.»
La preuve que France Télécom est une boîte un peu à part : la séance traditionnelle de questions-réponses s'est transformée par instants en numéro de Géo Trouve-Tout. «Pourquoi ne mettez-vous pas des prises de courant dans les cabines téléphoniques ?», suggère très sérieusement un monsieur en veste rouge. Comme cela, il pourrait, dit-il, brancher son ordinateur portable quand il est en vacances, relever ses mails et passer ses ordres de Bourse. Un autre évoque la télévision sur l'Internet à haut débit, futur «trésor caché», et presse Thierry Breton d'en tirer le meilleur p