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Libération
Interview

Le marché peut-il remarcher droit ?

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Un économiste, un ex-PDG d'Andersen et un dirigeant de la COB débattent de la crise du système financier.
publié le 30 mai 2003 à 23h12

«Adresser un message de confiance dans la croissance économique mondiale», c'est l'objectif de Jacques Chirac pour le G8 de ce week-end à Evian (lire également l'Evénement pages 2 à 5). Un message qui s'adressera en priorité aux marchés financiers, dont la santé est durablement compromise. Conséquence du contrecoup de la vague spéculative de la fin des années 90 et d'une succession de scandales retentissants (Enron, WorlCom, Ahold, etc.), le système financier est en panne. Son rôle dans le financement de l'économie est bloqué. Comment le faire redémarrer ? Quel peut être le rôle de la loi pour rétablir la confiance perdue ? Alors que la discussion se poursuit au Parlement sur une loi de sécurité financière, Libération a confronté les points de vue d'un «régulateur», Gérard Rameix, directeur général de la Commission des opérations de Bourse (COB), d'un «auditeur», Aldo Cardoso (1), ancien PDG du cabinet Andersen, emporté par la tourmente Enron, et d'un économiste, Olivier Pastré (2), professeur d'économie à l'université Paris-VIII.

La confiance dans le système financier est-elle revenue un an et demi après le choc d'Enron ?

Olivier Pastré. La confiance n'est pas revenue et elle n'est pas près de revenir. Qu'est-ce qui s'est passé depuis Enron ? On s'est rendu compte que les problèmes que révélait ce scandale n'étaient pas spécialement américains et pas exclusivement liés à la «nouvelle économie». Ahold (géant de la distribution néerlandais, ndlr) est l'exemple d'un vieux groupe