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Libération

La fin d'une ligne aérienne

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Air France effectue, samedi, son dernier vol avec Concorde. Retour sur un défi technologique et commercial.
publié le 31 mai 2003 à 23h13
(mis à jour le 31 mai 2003 à 23h13)

Adieu, mon joli ! Le dernier vol commercial du Concorde d'Air France devait décoller samedi de New York et se poser en fin d'après-midi à Roissy. C'est la fin d'une histoire qui a pris son essor il y a soixante ans, lorsqu'en 1943, au milieu du deuxième conflit mondial, est évoquée pour la première fois l'idée d'un avion capable de voler au-delà de la barrière du son. Longtemps cette prouesse de se déplacer dans l'azur à plus de 1 200 km/h n'a concerné que le domaine militaire. Mais en 1957, dix ans après la prouesse de l'américain Chuck Yeager, premier à franchir cette limite impalpable à bord d'un engin propulsé par un moteur de fusée, des ingénieurs aéronautiques toulousains évoquent pour la première fois la mise à l'étude d'un avion qui pourrait transporter une soixantaine de passagers à presque deux fois la vitesse du son.

Entente cordiale. Il faut attendre 1961 pour que les premières discussions sérieuses commencent entre Français et Britanniques sur le projet de fabriquer un supersonique civil à usage commercial. Un an après, un accord est signé par les deux gouvernements. Le futur avion franco-anglais, en tant qu'enfant de l'Entente cordiale, mérite bien de pren dre le nom de Concorde même si la présence du «e» final donne lieu à d'innombrables discussions de sémantique. Diplomate, un ministre anglais explique que ce «e» serait «celui de l'excellence, de l'entente et de l'Europe...». Pourtant, peu de temps après s'être engagés, les Anglais veulent se retirer du projet