Pékin de notre correspondant
C'est un cadeau inespéré. La dépréciation du dollar sur les marchés des changes est une véritable aubaine pour la Chine au moment où elle espère relancer sa machine économique, une fois passé le pic de l'épidémie de pneumopathie atypique. Le yuan, la monnaie chinoise, étroitement accroché au dollar depuis 1994, accompagne le billet vert dans son plongeon par rapport à l'euro et à d'autres devises : la force de frappe exportatrice chinoise va donc s'en trouver «dopée», selon la formule, un peu inquiète, d'un diplomate européen en poste à Pékin.
4e puissance. Il y a encore quelques années, le sort du yuan n'aurait pas soulevé la moindre curiosité dans une tempête monétaire. Tout a changé en 1998, lorsque Pékin est apparu comme le «sauveur» de l'économie mondiale en refusant de dévaluer en pleine crise asiatique. Aujourd'hui, le poids de la Chine, devenue la quatrième puissance commerciale du monde après les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon, est tel que l'enjeu de la monnaie chinoise alimente de nombreux débats depuis des mois. Pour l'heure, Pékin ne peut que se féliciter du choix, fait il y a bientôt dix ans, d'associer étroitement le yuan à la devise de la première puissance mondiale, avec une marge de fluctuation très étroite de 0,3 %. Une décision unilatérale qui lui a permis de devenir progressivement une puissance exportatrice et la destination numéro un des investissements étrangers : 40 milliards de dollars l'an dernier, devançant po