Noël, 35 ans, comédien, accumule
les galères sur les planches.
«Je suis comédien depuis maintenant plus de dix ans. Mais aujourd'hui il est de plus en plus difficile de vivre de ce métier et les mauvais plans s'accumulent. Pourtant, je passe plusieurs heures par jour à répondre à des annonces, à téléphoner, à prospecter, à avoir des rendez-vous à l'ANPE. Je vais de casting en casting, pour des films publicitaires, espérant chaque fois que je serai le prince charmant parfait des gâteaux au chocolat Untel ou l'incontournable employé de banque qui vous dira tout sur le dernier crédit de la banque Machin.
«Ma dernière expérience en date en dit long sur ce métier qui fait pourtant rêver tant de gens. J'ai été recruté par le biais d'amis comédiens pour monter une pièce d'un auteur allemand qui devait soi-disant connaître un grand succès. Je suis arrivé dans une salle parisienne assez cotée où j'ai passé une audition. D'entrée de jeu, le metteur en scène recruteur m'a dit : "C'est bon, c'est ce que je recherche, on attaque le projet ensemble." Au départ, il s'agissait uniquement d'une lecture de la pièce, en vue de décrocher une série de contrats, trente représentations à l'étranger, sûr de sûr, achetées par un agent.
«Mais, en guise de lecture, le metteur en scène nous a fait travailler dur. Objectif : monter une ébauche de spectacle en dix jours et décrocher la tournée. Avec une douzaine de comédiens, nous sommes partis pour des séances de travail interminables où tout se présentait