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Métiers à vendre

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Pourvoyeur d'emplois, l'artisanat (bâtiment, alimentation, services) peine pourtant à recruter.Affublé d'une piètre image chez les jeunes, il tente d'inverser la tendance.
publié le 2 juin 2003 à 23h14

Tours envoyée spéciale

Jour de grève au collège Pasteur de Tours. Une quinzaine d'élèves de quatrième sont quand même venus pour une journée d'approche des métiers du bâtiment (couvreur, maçon, carreleur, électricien, etc.). Daniel Cunault, menuisier, sort de son véhicule des caisses contenant une maison complète en kit. Il participe à l'opération Artisans messagers mise au point par la Capeb (chambre artisanale des petites entreprises du bâtiment) et l'Education nationale. Depuis cinq ans, par prosélytisme, il va rencontrer les jeunes dans les collèges pour tenter de changer l'image archaïque de ces métiers du bâtiment qu'il pratique depuis vingt-cinq ans.

Tuiles. D'abord construire les fondations de cette maison de 1,50 m de haut. Deux piliers en bois feront l'affaire pour soutenir une vraie charpente. Daniel Cunault «recrute» parmi les élèves deux couvreurs pour poser tuiles et ardoises sur sa charpente. Au fond de la classe, une grappe de filles de 14-15 ans glousse. Deux ados, tresses jusqu'au bas du dos et décolleté plongeant, se lèvent nonchalamment de leur siège, acceptant pour quelques instants de délaisser leur portable. Ça commence à rigoler quand il s'agit de couper les ardoises à la bonne taille, de s'accrocher au piolet de couvreur pour ne pas glisser du toit où tout simplement d'arriver en fin de course avec le bon nombre de tuiles. «Trouvez-moi la combine pour fixer cette gouttière. Allez les filles, essayez d'avoir un peu de logique. Vous aussi, vous avez votr