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Libération
Interview

Solbes, gardien du pacte

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Entretien avec le commissaire européen chargé de l'économie, qui défend sa fermeté budgétaire.
publié le 2 juin 2003 à 23h14

Bruxelles (UE) envoyés spéciaux

Ce soir, à Luxembourg, les ministres des Finances de la zone euro vont exiger formellement que Paris revienne dans les clous du pacte de stabilité et de croissance. Autrement dit, la France devra présenter les mesures qu'elle entend prendre pour ramener son déficit public à 3 % du PIB en 2004. Dans le pacte de stabilité, adopté en juin 1997, les pays de la zone euro s'engagent en effet, sous peine de sanctions, à ne jamais laisser leur déficit dépasser la limite de 3 % du PIB. Le pacte prévoit en outre que l'équilibre budgétaire doit être atteint à moyen terme en période de croissance normale. Alors que les économies européennes s'enfoncent dans la crise, ces règles strictes sont aujourd'hui vigoureusement dénoncées par de nombreux économistes et plusieurs gouvernements. La ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, soutenue par l'Allemagne, l'Italie et la Belgique, a récemment demandé que les dépenses d'investissement et de recherche dans le domaine militaire ne soient plus prises en compte dans le calcul du déficit public (Libération du 20 mai). Le commissaire européen chargé des affaires économiques et financières, l'Espagnol Pedro Solbes, justifie, dans un entretien accordé à Libération, la rigueur du pacte dans la morosité économique ambiante.

En période de récession ou de ralentissement comme aujourd'hui, pourquoi s'interdit-on de lâcher du lest en suspendant la sacro-sainte règle des 3 %, afin que la politique budgétaire puis