Berlin de notre correspondante,
Qu'en Allemagne les grèves ne soient pas du tout populaires n'a rien de surprenant. Les Allemands sont des adeptes de la table ronde et du consensus. Mais cette fois, la grève lancée dimanche soir par le puissant syndicat de la métallurgie, IG Metall, est non seulement incomprise mais aussi contestée. Les «métallos» de l'ex- RDA réclament un alignement de la durée de travail hebdomadaire de 38 heures à 35 heures, comme cela se pratique à l'Ouest. Cette différence de traitement entre les deux parties de l'Allemagne avait été instaurée après la réunification en raison d'un taux de productivité jugé inférieur à l'Est. Selon les branches, les salaires est-allemands sont en moyenne de 10 à 20 % inférieurs à ceux de l'Ouest.
«Depuis treize ans, nous avons eu largement le temps de rattraper notre retard en matière de productivité, estime Marlis Dahne, porte-parole d'IG Metall dans les Länder en grève de Brandebourg et de Saxe. Aujourd'hui, le coût horaire du travail dans notre branche est de 10 % inférieur à celui de l'Ouest. Il n'y a pas de raison de rester à 38 heures.»
Le patronat y est radicalement opposé, faisant valoir que les syndicats allemands se préoccupent davantage du salaire de ceux qui ont un emploi que des chômeurs. Or, c'est précisément parce que le travail est moins cher que les entreprises comme Volkswagen ou Siemens, touchées hier par la grève, sont venues s'installer à l'Est. «Depuis des années, les politiques promettent ce rattrapag