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Libération

France: le moral en berne

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L'indice Ismoc-«Libération» à son plus-bas historique.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

S'il y en a qui font la gueule en ce moment, ce sont bien les économistes spécialistes de la conjoncture. «On en est à se dire : "chouette, on n'est pas en récession"», ironise Philippe Waechter, de Natexis Asset Management. Preuve de cette toute petite forme, le moral des économistes, mesuré chaque mois par Libération avec l'Ismoc (indice synthétique du moral des conjoncturistes), explose en mai son plancher historique, avec 5/20 contre 7,5/20 en avril.

Pire à venir. «Les conjoncturistes ne croient plus à la reprise d'après-guerre», commente Dominique Barbet, de BNP Paribas. Selon eux, le pire est encore à venir : sept de nos dix panélistes estiment que le niveau de vie des Français va baisser dans l'année à venir. Et tous, à l'unisson depuis décembre, sont persuadés que le chômage va poursuivre sa grimpette. Conséquence logique : leurs prévisions de croissance sont à la baisse, avec une moyenne de 0,9 % pour la France en 2003, contre 1 % le mois dernier. Et la plupart sont déjà en train de reprendre leur calculette pour encore baisser ces chiffres.

Tous pointent la batterie d'indicateurs flapis publiés ces dernières semaines, tant en France que dans la zone euro. Ainsi, l'indice du climat des affaires de l'Insee, qui mesure l'ambiance du côté des chefs d'entreprise, «ne montre pas de rebond», dit Philippe Waechter. La faiblesse du dollar par rapport à l'euro n'est pas non plus très réjouissante, car elle pénalise les exportations européennes. Et le climat social pesant de ce