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Libération

Les clients floués de Khalifa Bank

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La perte de l'agrément de la banque signe la mort du groupe algérien.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

«Le sauvetage de Khalifa était impossible», s'est borné à déclarer le Premier ministre Ahmed Ouyahia. «Moumène» Khalifa, lui, n'a plus mis les pieds en Algérie depuis novembre. Et le cauchemar de centaines de milliers de petits porteurs algériens vient de devenir réalité. C'est jeudi soir, en plein milieu du week-end algérien, que la très officielle agence APS a annoncé le «retrait de l'agrément de la Khalifa Bank» et la «nomination d'un liquidateur» à la tête de la première banque privée algérienne pour «cessation de paiements» et «fausses déclarations». Et c'est par la presse algérienne qu'un million et demi de clients ont appris au cours de ces derniers jours qu'ils étaient peut-être ruinés.

Informés par le même canal, les directeurs des agences Khalifa n'ont pu que fermer les bureaux pris d'assaut par des petits porteurs paniqués de ne pas récupérer leurs dépôts. Depuis la nomination d'un administrateur provisoire le 3 mars dernier, la plupart des clients de la banque avaient tenté de retirer leurs fonds. En vain. Ils ne peuvent plus compter que sur l'assurance d'une «indemnisation rapide» annoncée sans autre précision par la Banque d'Algérie.

Cette décision signe l'arrêt de mort du groupe Khalifa et de son jeune patron, «Moumène» Khalifa, présentés par Alger comme une success story, dans une Algérie aujourd'hui décomplexée face au capitalisme. La chute de l'empire aura été aussi fulgurante que son ascension à partir de 1999. Et tout aussi mystérieuse, le groupe accumulant