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Libération

Les métallos de l'ex-RDA exigent les 35 h

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Ils sont en grève pour un alignement sur les pratiques de l'Ouest.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

Berlin de notre correspondante

Le grand syndicat allemand de la métallurgie montre ses muscles. Après plusieurs grèves d'avertissement, IG Metall a opté depuis dimanche soir pour une vraie grève en Allemagne de l'Est. Hier, 7 000 ouvriers de Volkswagen ou Siemens avaient cessé le travail. Les «métallos» de l'ex-RDA réclament un pas sage de la durée de travail hebdomadaire de 38 heures à 35 heures. En clair, un alignement sur ce qui se pratique déjà à l'ouest.

Productivité. Cette différence de traitement entre les deux parties de l'Allemagne avait été instaurée après la réunification en raison d'un taux de productivité inférieur à l'est. Selon les branches, les salaires est-allemands sont en moyenne de 10 à 20 % inférieurs à ceux de l'ouest. «Depuis treize ans, nous avons eu largement le temps de rattraper notre retard en matière de productivité, estime Marlis Dahne, porte-parole d'IG Metall dans les Länder de Brandebourg et de Saxe en grève. Aujourd'hui, le coût horaire du travail dans notre branche est de 10 % inférieur à celui de l'ouest. Il n'y a pas de raison de rester à 38 heures.»

Le patronat y est radicalement opposé. C'est précisément parce que le travail y est moins cher que les entreprises, comme Volkswagen ou Siemens, sont venues s'installer à l'est. «Depuis des années, les politiques promettent un rattrapage», commente Jürgen Peters, le futur président d'IG Metall, qui estime que l'heure est venue. «C'est une grève totalement anachronique, rétorque Isabelle Bourgeoi