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Libération

Washington regarde le dollar glisser

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publié le 4 juin 2003 à 23h15

Washington, de notre correspondant.

Depuis lundi, le dollar semble marquer une pause dans sa dégringolade, se stabilisant au-dessus de 0,85 euro. Les nouvelles du front économique ne sont pourtant pas excellentes. Si quelques indicateurs (lire ci-contre) annoncent un rayon de soleil, ce dernier promet d'être encore bien pâle. Force est donc de constater que ce sont les paroles prononcées lundi matin par George W. Bush, lors du G8 d'Evian (lire pages 16 et 17), qui ont calmé la spéculation sur les marchés. Avant de s'envoler pour le Proche-Orient, le Président a promis à ses collègues qu'il «maintiendrait sa politique du dollar fort», politique qui n'a pas eu jusque-là des résultats formidables, le billet vert ayant chuté de 17 % depuis novembre. Mais ses déclarations ont ravi les pays européens et surtout le Japon, pays dont la banque centrale est la seule à être intervenue ces derniers mois pour tenter d'enrayer la chute du dollar.

«A la longue». Sur le fond, pourtant, les professionnels des marchés ne sont pas dupes. Pour eux, George W. Bush se satisfait parfaitement de 1 dollar à moins de 1 euro, et ses propos sur le «dollar fort» étaient avant tout destinés à calmer la spéculation et à apaiser le G8. A Evian, l'expression «compte là-dessus et bois de l'eau fraîche» est bien connue. Quand l'administration parle de politique de dollar fort, «elle veut simplement dire que sa politique monétaire et budgétaire, en renforçant l'économie, favorisera à la longue la solidité du dol