Belfort envoyée spéciale
Ils ne sont pas venus. Ce mercredi 28 mai, 700 élus du Territoire de Belfort sont réunis pour clamer leur opposition aux 610 nouvelles suppressions d'emplois annoncées par Alstom en mai, le principal employeur du département. Mais à l'intérieur de la salle, le tiers des gradins réservé aux salariés reste vide. A l'extérieur, devant l'écran géant installé par le conseil général à leur intention, ils ne sont qu'une dizaine à écouter Jean-Pierre Chevènement, leur maire, dénoncer «l'inacceptable». Comme si, déjà, les 3 394 salariés d'Alstom à Belfort n'avaient plus d'illusions sur leur avenir.
Indifférence. «Les suppressions ? On s'y attendait», gronde un salarié. Pour les Alstom, il y a déjà de longues années que rien ne va plus. En 2000, un premier plan social avait conduit à supprimer 590 emplois sur le site près de 200 ex-salariés n'ont pas retrouvé de travail. Depuis, les autres vivent au rythme du chômage partiel, parfois pendant plusieurs mois. «On est dans une boîte en difficulté financière, il y a deux fois moins d'activité qu'avant, et notre ancien PDG (Pierre Bilger, ndlr) vient d'être mis en examen. Les gens n'y croient plus», soupire Robert Bolle Reddat, représentant CFDT au comité central d'entreprise. Pire encore, beaucoup de salariés doutent de l'avenir du site : «Le centre de recherches est parti, le bureau d'études est parti, la matière grise est partie. Au fil des années, le coeur du métier s'en va. Il restera une usine de montage et d