Saint-Nazaire (Loire-Atlantique)
envoyé spécial
Cinq paquebots et puis plus rien à l'horizon. Après en avoir construit vingt-trois depuis 1998, les Chantiers de l'Atlantique (qu'ici personne n'appelle Alstom Marine) n'en ont plus que quatre à livrer cette année, dont le prestigieux Queen Mary II, un seul en 2004, puis plus aucune commande dans le marché de la croisière qui a fait la renommée récente de l'entreprise. Pour les métallos de la construction navale, le souci premier, c'est le carnet de commandes à marée basse et le chômage partiel qui va affecter les ateliers coque métallique en nette sous-charge après les congés d'été. Seul léger regain d'optimisme, la lettre d'intention, rendue publique hier, de l'opérateur transmanche SeaFrance (filiale à 100 % de la SNCF) pour la construction d'un nouveau car-ferry.
Misères. Depuis 2001, le marché mondial n'a vu que trois commandes de paquebots dans le monde, dont le MSC Opera à Saint-Nazaire. Restent un méthanier et deux tronçons de navire de guerre construits conjointement avec les arsenaux d'Etat de la Direction des chantiers navals (DCN), qui fabriquent les bâtiments militaires (sous-marins, porte-avions, etc.). Finie l'euphorie. Le chantier naval revient à ces heures sombres où l'on traduit chaque commande en dizaines de milliers d'heures de travail dont on voit aussitôt le bout.
Dans un entretien publié par le journal interne, Patrick Boissier, le PDG d'Alstom Marine, a préparé ses troupes en inventoriant les misères des cha