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Libération

Un syndicat américain chahute Saint-Gobain

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Des salariés ont fait le voyage pour se faire entendre à l'AG.
publié le 6 juin 2003 à 23h17

Jean-Louis Beffa n'a rien pu y faire. Hier, un conflit social apparemment sans grande importance et localisé chez Norton Abrasives, une filiale de Saint-Gobain située à Worcester (Massachusetts, Etats-Unis), s'est invitée dans les règles à l'assemblée générale des actionnaires du groupe français. Au grand dam de son PDG qui a dû affronter des questions désagréables, ce dont il n'a guère l'habitude. «Chez Norton Abrasives, la direction de Saint-Gobain bloque depuis des mois toute tentative de dialogue social et mène une campagne antisyndicale. Nous vous demandons d'intervenir pour régler ce conflit», assène, dès le début de la séance de questions-réponses, Jim Catterson, représentant la Fédération internationale des syndicats de la chimie et de l'énergie, venu soutenir une délégation de trois syndicalistes locaux, qui avaient fait spécialement le déplacement.

Douches. C'est dire si les responsables syndicaux de Norton Abrasives, membres du fameux United Auto Workers (UAW), le principal syndicat de la très puissante industrie automobile américaine en ont gros sur la patate. Hier matin, avant l'AG du groupe français de verre et de matériaux, ils avaient déballé pêle-mêle leurs principaux griefs contre Saint-Gobain : élus depuis août 2001, ces syndicalistes reprochent carrément à l'industriel français de rogner sur leurs avantages sociaux, de vouloir augmenter très fortement leurs cotisations d'assurance maladie. Et aussi de supprimer les douches, de ne plus financer les uniforme