Derrière la facture unique se joue la bagarre du marketing. En campant jalousement sur son parc d'abonnés, France Télécom, à l'instar des banques ou de la distribution, sait qu'il tient de l'or avec son gros fichier, terreau des opérations de fidélisation. France Télécom détient même une sorte de record avec 33 millions d'abonnés au téléphone fixe, dont 24 millions de particuliers. A égalité quasiment avec EDF et ses 23,6 millions d'usagers. La grande distribution n'est pas en reste : le groupe Casino et les Galeries Lafayette, en fédérant 44 enseignes, revendiquent aujourd'hui 7 millions d'abonnés actifs à S'Miles, leur programme de fidélisation. La détention de ces bases a toujours le même objet : entretenir une relation intime avec le client et l'assaillir d'offres nouvelles, toujours mieux ciblées grâce à l'accumulation de détails glanés au fil des consommations.
Ces fichiers sont aussi l'objet de toutes les tentations. Et France Télécom s'est brûlé à ce jeu-là. En avril, l'ART a dû le rappeler à l'ordre, après avoir découvert que ses agents commerciaux en pianotant sur leur ordinateur, pouvaient vérifier si tel abonné était passé à la concurrence et quel opérateur il avait choisi. Cegetel, Télé 2 ou encore 9 Telecom ont même poursuivi en justice l'opérateur historique, le soupçonnant d'utiliser ces fichiers pour repérer les infidèles et les ramener au bercail... En réclamant le face-à-face exclusif avec son client, grâce à la facture unique, les opérateurs alternatifs es