C'est la nouvelle frontière que rêvent de passer les concurrents de France Télécom : proposer à leurs clients une facture unique, abonnement compris. Parce que, aujourd'hui, même si on a choisi un autre opérateur pour ses coups de fil, France Télécom continue tous les deux mois de vous présenter sa facture, celle de l'abonnement. Cegetel et Télé 2 sont partis en guerre contre l'opérateur public sur le sujet. L'ouverture à la concurrence patine, estiment-ils. France Télécom profite de la facture pour glisser dans l'enveloppe «n'importe quelle publicité pour l'un de ses services», dénonce Jean-Louis Constanza, le directeur général de Télé 2, et «c'est un formidable effet de levier pour garder leur position dominante». D'où cette offensive pour récupérer le dernier bastion de l'opérateur public.
Référendum maison. La première entaille dans le monopole remonte à 1998, quand l'abonné a eu la possibilité de lâcher l'opérateur public pour ses coups de fil longue distance. Puis une étape beaucoup plus radicale a été franchie début 2002, quand tous ses appels ont pu basculer chez un opérateur concurrent. Quatre millions d'abonnés ont aujourd'hui choisi (1) de couper les ponts avec France Télécom, soit près d'un foyer sur cinq. Reste l'abonnement. L'opérateur public, parce qu'il est propriétaire des derniers kilomètres du réseau (le fil de cuivre) et qu'il en assume l'entretien, est le seul, pour l'instant, à présenter la note. L'abonnement se monte aujourd'hui à 13 euros par mois. En